
Fréquence et incidence
L’accident vasculaire cérébral (AVC) est l’une des principales causes de mortalité et de handicap dans le monde. Il est provoqué par une interruption de l’apport sanguin au cerveau, ce qui entraîne une perte de fonction cérébrale. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 15 millions de personnes subissent un AVC chaque année, dont 5 millions restent avec des séquelles permanentes.
Qui est le plus à risque ?
L’AVC peut toucher n’importe qui, mais certains facteurs augmentent significativement le risque.
- Personnes âgées : Le risque d’AVC double tous les 10 ans après 55 ans. La majorité des cas concernent les personnes de plus de 65 ans.
- Adultes jeunes : Bien que l’AVC soit plus fréquent chez les personnes âgées, le nombre de cas chez les moins de 50 ans est en augmentation, souvent lié à des facteurs comme l’hypertension, le diabète, l’obésité et la sédentarité.
- Différences entre hommes et femmes : Les hommes ont un risque plus élevé de faire un AVC, mais les femmes ont généralement un taux de mortalité plus élevé et un risque accru après la ménopause.
- Facteurs génétiques et antécédents familiaux : Une personne ayant des proches ayant subi un AVC a un risque plus important d’en être victime à son tour.
Types d’AVC et fréquence
Il existe trois types principaux d’AVC :
- AVC ischémique (87 % des cas) : causé par un caillot sanguin bloquant une artère cérébrale, limitant ainsi l’apport en oxygène.
- AVC hémorragique (10-15 % des cas) : provoqué par la rupture d’un vaisseau sanguin dans le cerveau, entraînant une hémorragie.
- Accident ischémique transitoire (AIT) : souvent appelé « mini-AVC », il s’agit d’une obstruction temporaire d’une artère cérébrale, avec disparition des symptômes en moins de 24 heures. Toutefois, il est un fort indicateur d’un AVC majeur imminent.
Impact sur différentes populations
- Différences selon le sexe : Les hommes sont plus susceptibles d’avoir un AVC, mais les femmes ont des séquelles plus graves.
- Facteurs ethniques et géographiques : Les populations africaines, hispaniques et sud-asiatiques ont un risque plus élevé en raison d’une prévalence accrue de l’hypertension et du diabète.
- Mode de vie : Les habitudes alimentaires, le tabagisme, la consommation excessive d’alcool et l’inactivité physique sont des facteurs clés influençant l’incidence de l’AVC.
Symptômes de l’AVC
Identifier les premiers symptômes d’un AVC est essentiel pour garantir une prise en charge rapide et minimiser les dommages neurologiques.
Signes avant-coureurs
L’AVC se manifeste généralement par des symptômes brutaux et soudains.
- Engourdissement ou faiblesse d’un côté du corps, affectant le visage, un bras ou une jambe.
- Troubles de l’élocution et de la compréhension, se traduisant par des difficultés à parler ou à comprendre ce qui est dit.
- Forte céphalée sans cause apparente, parfois accompagnée de vertiges ou de nausées.
- Perte soudaine de la vision dans un œil ou une vision trouble.
- Troubles de l’équilibre et de la coordination, entraînant des chutes inexpliquées.
Différences entre un AVC dans l’hémisphère gauche et l’hémisphère droit
L’hémisphère touché influence les troubles neurologiques observés.
AVC de l’hémisphère gauche (affecte le côté droit du corps)
- Difficultés de langage et d’expression (aphasie).
- Altération de la pensée logique et des capacités de raisonnement.
- Faiblesse ou paralysie du côté droit du corps.
- Comportement lent et prudent.
- Problèmes de mémoire liés au langage.
AVC de l’hémisphère droit (affecte le côté gauche du corps)
- Difficultés à percevoir les distances et les objets dans l’espace.
- Faiblesse ou paralysie du côté gauche.
- Troubles du jugement et de la résolution de problèmes.
- Impulsivité et difficulté à gérer ses émotions.
- Négligence du côté gauche du corps (négligence spatiale unilatérale).
L’importance d’une prise en charge rapide
Le temps est un facteur crucial dans le traitement d’un AVC. Une intervention précoce permet de réduire les dommages cérébraux et d’améliorer les chances de récupération.
Méthode FAST pour reconnaître un AVC
Ce test simple aide à identifier un AVC en cours :
- F – Face (Visage affaissé) : Un côté du visage est-il affaissé ?
- A – Arms (Faiblesse des bras) : Lève-t-il/elle les bras symétriquement ?
- S – Speech (Troubles de la parole) : L’élocution est-elle confuse ou incohérente ?
- T – Time (Temps de réagir) : Appeler immédiatement les urgences en cas de doute.
Que faire en cas de suspicion d’AVC ?
- Appeler immédiatement les secours et expliquer les symptômes.
- Placer la personne en position latérale de sécurité pour éviter l’étouffement.
- Ne pas donner de nourriture ou de médicaments, car les fonctions de déglutition peuvent être affectées.
- Surveiller la respiration et l’état de conscience en attendant l’arrivée des secours.
La prise en charge rapide et le suivi médical immédiat sont essentiels pour maximiser les chances de récupération. L’AVC est une urgence médicale, et chaque minute compte.
L’importance de la physiothérapie après un AVC ne peut être sous-estimée : elle joue un rôle fondamental dans la rééducation et la récupération des fonctions motrices et cognitives, améliorant ainsi la qualité de vie du patient.
Facteurs de risque
Un accident vasculaire cérébral (AVC) survient lorsqu’un vaisseau sanguin du cerveau est obstrué ou rompu, entraînant une perte de fonction cérébrale. Certains facteurs de risque augmentent la probabilité d’un AVC, certains étant modifiables par des changements de mode de vie, tandis que d’autres sont inévitables.
Facteurs de risque modifiables
Ces facteurs peuvent être contrôlés avec des ajustements du mode de vie et un suivi médical :
- Hypertension artérielle : C’est le facteur de risque principal, car une pression artérielle élevée endommage les artères cérébrales, augmentant le risque d’obstruction ou de rupture.
- Diabète : L’excès de glucose sanguin affecte la santé des vaisseaux sanguins, augmentant ainsi la probabilité d’un AVC.
- Hypercholestérolémie : Un taux élevé de mauvais cholestérol (LDL) favorise la formation de plaques d’athérome, qui réduisent le flux sanguin vers le cerveau.
- Obésité et sédentarité : Un mode de vie peu actif et un excès de poids augmentent les risques cardiovasculaires.
- Tabagisme et alcool : Le tabac favorise la formation de caillots sanguins, et la consommation excessive d’alcool peut augmenter la tension artérielle.
- Troubles cardiaques : Des affections comme la fibrillation auriculaire augmentent le risque de formation de caillots pouvant migrer vers le cerveau.
Facteurs de risque non modifiables
Ces facteurs sont indépendants du mode de vie mais influencent la prédisposition à l’AVC :
- Âge : Le risque d’AVC augmente fortement après 55 ans.
- Antécédents familiaux et génétique : Les personnes ayant des proches ayant souffert d’AVC sont plus à risque.
- Sexe : Les hommes ont une incidence plus élevée d’AVC, mais les femmes ont généralement un taux de mortalité plus élevé et des séquelles plus graves.
- Origine ethnique : Les populations africaines, hispaniques et asiatiques ont un risque plus élevé en raison d’une prévalence accrue d’hypertension et de diabète.
Rééducation après un AVC
La rééducation post-AVC est un processus fondamental pour aider les patients à retrouver leur mobilité, leur autonomie et améliorer leur qualité de vie. La physiothérapie joue un rôle clé en favorisant la plasticité cérébrale, permettant au cerveau de réapprendre certaines fonctions motrices.
Fréquence de la rééducation
Pour des résultats optimaux, les patients doivent :
- Pratiquer des exercices quotidiens pour favoriser la récupération motrice.
- Suivre des séances de physiothérapie 3 à 5 fois par semaine, selon la gravité des séquelles.
- Poursuivre une rééducation à long terme si des limitations persistent.
Méthodes physiothérapeutiques efficaces
Entraînement de l’équilibre
L’équilibre est souvent altéré après un AVC en raison d’un manque de coordination et de force musculaire.
- Exercices de transfert de poids : Se balancer doucement d’un pied à l’autre.
- Exercices sur surface instable : Utilisation d’un coussin d’équilibre pour renforcer les muscles stabilisateurs.
- Marche en ligne droite : Pose du pied directement devant l’autre pour améliorer la stabilité.
Entraînement de la coordination
L’AVC peut perturber la capacité à effectuer des mouvements précis et synchronisés.
- Exercices de motricité fine : Manipulation d’objets petits pour travailler la précision.
- Lancer et attraper une balle : Améliore la coordination entre les membres supérieurs et la vision.
- Exercices de miroir : Répétition des mouvements des deux côtés du corps pour renforcer la symétrie.
Entraînement de la force
Renforcer les muscles est essentiel pour retrouver l’autonomie et améliorer la mobilité.
- Se lever d’une chaise sans appui : Exercice pour renforcer les quadriceps et les muscles stabilisateurs.
- Presse d’une balle avec la main : Renforcement des muscles des doigts et de la préhension.
- Flexion des genoux contre un mur : Renforce les muscles des jambes et améliore la posture.
Mirror Training (Thérapie par miroir)
Cette méthode vise à stimuler la récupération du côté affecté grâce à une illusion visuelle.
- Principe :
- Le patient place son bras valide devant un miroir et observe son reflet.
- En effectuant des mouvements avec le bras valide, le cerveau est trompé et stimule la récupération du côté atteint.
- Bénéfices :
- Favorise la plasticité cérébrale.
- Améliore le contrôle moteur et la coordination.
Orthèses pour la rééducation
Les orthèses aident à corriger les déficits moteurs et stabiliser les articulations.
- Orthèse de cheville-pied (AFO) : Corrige le pied tombant et facilite la marche.
- Orthèse de main et poignet : Réduit la spasticité et maintient une posture fonctionnelle.
Rééducation de la marche
Récupérer une démarche fluide est l’un des objectifs principaux de la rééducation post-AVC.
- Exercices de marche avec barres parallèles : Soutien pour aider les patients à retrouver une marche sécurisée.
- Marche sur tapis roulant avec harnais : Permet une rééducation progressive de la démarche.
Stimulation électrique fonctionnelle (FES)
La stimulation électrique est utilisée pour activer les muscles paralysés et améliorer leur fonction.
- Bénéfices :
- Réduit la spasticité musculaire.
- Favorise une récupération plus rapide de la mobilité.
Entraînement cardiovasculaire
L’activité cardiovasculaire améliore l’oxygénation du cerveau et la condition physique.
- Exercices recommandés :
- Vélo d’appartement.
- Marche sur terrain plat.
- Exercices aquatiques.
Bilateral Arm Training (Entraînement bilatéral des bras)
Ce type de rééducation améliore la coordination et la synchronisation entre les deux bras.
- Exercices :
- Porter et déplacer des objets avec les deux mains.
- Exercices avec des bandes de résistance.
Ergothérapie pour retrouver l’autonomie
L’ergothérapie permet aux patients de réapprendre les gestes du quotidien.
- Activités clés :
- Rééducation des gestes pour s’habiller et manger.
- Utilisation d’outils adaptés pour écrire et cuisiner.
Durée de la récupération
La récupération après un AVC dépend de plusieurs facteurs :
- La gravité de l’AVC.
- La zone cérébrale touchée.
- L’âge et l’état de santé général du patient.
- L’intensité de la rééducation.
Phases de la récupération
- 0-3 mois : Récupération rapide, surtout pour la motricité et la parole.
- 3-6 mois : Les progrès continuent, mais ralentissent légèrement.
- 6 mois et plus : La récupération est plus progressive, mais possible avec une thérapie adaptée.
Un suivi physiothérapeutique intensif et une motivation constante sont essentiels pour optimiser la récupération fonctionnelle.
